08oct. 2025

Pourquoi un Organisme de Formation vous demande une attestation de régularité fiscale ?

Lorsqu’un organisme de formation (le donneur d’ordre) sous-traite une mission à un formateur indépendant (le sous-traitant), il assume une responsabilité juridique et financière vis-à-vis de ses propres clients, de l’administration et des financeurs de la formation. Demander une attestation de régularité fiscale est une précaution pour s’assurer que le sous-traitant est en règle vis-à-vis de ses obligations fiscales — cela réduit le risque de mise en cause (ex : requalification, redressements, responsabilité solidaire, etc.).

De façon plus formelle, dans le contexte de la sous-traitance, le donneur d’ordre doit exercer une obligation de vigilance vis-à-vis du sous-traitant pour tout contrat supérieur ou égal à 5 000 € (montant hors taxes) (voir la page Recourir à la sous-traitance du site Entreprendre / Service Public). Entreprendre Service Public

L’attestation de régularité fiscale est un élément de vérification que le sous-traitant est à jour dans ses obligations fiscales, ce qui rassure le donneur d’ordre.


Qu’est-ce que l’attestation de régularité fiscale ?

L’attestation de régularité fiscale (parfois appelée « attestation fiscale ») est un document délivré par l’administration fiscale (Direction générale des finances publiques – DGFiP) qui certifie que, à la date de la demande, l’entrepreneur est en règle vis-à-vis de ses obligations fiscales.

Plus précisément, elle atteste que l’entreprise (ou le professionnel) a bien effectué les déclarations et paiements relatifs à :

  • l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR) selon le régime applicable,

  • la TVA (le cas échéant),

  • d’autres impôts ou taxes dont elle est redevable.

L’attestation porte la mention que l’entreprise est « en règle de ses obligations déclaratives et de paiement » (ou, si ce n’est pas le cas, elle mentionnera les manquements).

L’attestation peut exister sous deux formes selon la situation de l’entreprise :

  1. une version dématérialisée / en ligne (pour les entreprises soumises à l’IS et assujetties à la TVA).

  2. l’attestation papier (formulaire n° 3666-SD / Cerfa 10640)* pour les cas non couverts par la version en ligne.

Dans le Bulletin Officiel des Finances Publiques (BOFiP), il est précisé que, depuis les réformes des marchés publics, l’appréciation de la situation fiscale de l’entreprise se fait au plus près du jour de la demande, plus précisément au dernier jour du mois précédant la demande d’attestation (et non plus de manière figée au 31 décembre de l’année précédente).

L’attestation générée en ligne n’est pas signée (dans le sens traditionnel) : elle est délivrée automatiquement par le système, mais elle possède un numéro de délivrance unique qui permet de vérifier son authenticité.
 


Où / comment obtenir cette attestation ?

Pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) et assujetties à la TVA

  • Si vous disposez d’un compte fiscal professionnel sur le site impots.gouv.fr, vous pouvez demander l’attestation directement en ligne depuis votre espace professionnel (menu « consulter mon compte fiscal » puis « attestation fiscale »)

  • Le document est délivré en temps réel au format PDF, si vous êtes à jour dans vos obligations.

  • Si pour une raison quelconque vous ne pouvez pas l’obtenir en ligne (ex. situation particulière, difficulté technique, etc.), vous pouvez vous adresser au service des impôts (SIE) dont vous dépendez.

Pour les entreprises et entrepreneurs soumis à l’impôt sur le revenu (ou non couvertes par la version en ligne)

  • Il faut utiliser le formulaire n° 3666-SD (Cerfa 10640*) pour faire la demande de l’attestation.

  • Le formulaire doit être transmis au service des impôts compétent (SIE / SIP selon la situation) selon les instructions.

  • Dans ce cas, le service évalue votre situation fiscale et délivre l’attestation sur papier, en y apposant cachet, signature ou tampons selon les pratiques.

Points importants

  • L’attestation est obtenable tout au long de l’année, tant que vous êtes en règle.

  • L’appréciation de la situation fiscale s’effectue au dernier jour du mois précédent la demande.

  • Le document est accompagné d’un numéro de délivrance unique qui permet de vérifier et assurer son authenticité.


À quoi sert l’attestation de régularité fiscale ?

L’attestation de régularité fiscale joue plusieurs rôles dans les relations contractuelles, juridiques et administratives :

  1. Rassurer le donneur d’ordre
    Le donneur d’ordre (l’OF) veut s’assurer que le sous-traitant est en règle vis-à-vis de ses obligations fiscales. Cela constitue une garantie que le sous-traitant n’est pas en situation de non-conformité pouvant entraîner des risques (par exemple : redressement fiscal ultérieur, contentieux, suspicion de travail non déclaré, etc.).

  2. Condition de recevabilité dans les marchés publics / appels d’offres
    Dans le cadre de marchés publics, il est souvent exigé que les entreprises candidates fournissent les attestations de régularité fiscale (et les attestations sociales, comme l’attestation de vigilance URSSAF). Sans ces documents, la candidature peut être jugée irrecevable.

  3. Obligation légale / responsabilité du donneur d’ordre
    Le donneur d’ordre a une obligation de vigilance envers le sous-traitant pour les contrats ≥ 5 000 €. Il doit vérifier que le sous-traitant respecte ses obligations (fiscales, sociales). Ce contrôle peut passer par la demande des attestations correspondantes.

  4. Preuve de bonne gestion / crédibilité administrative
    Pour l’organisme de formation ou pour des partenaires financiers ou publics, il est important que les sous-traitants puissent prouver leur sérieux administratif et leur conformité fiscale. Avoir cette attestation montre que le formateur est en règle et réduit les risques (image, contrôle, etc.).

  5. Protection juridique en cas de litige
    En cas de contentieux, le donneur d’ordre pourra justifier qu’il a demandé les assurances nécessaires et exercé sa diligence dans le choix de ses sous-traitants. L’absence d’attestation peut affaiblir sa position.


Faut-il la fournir chaque année ? Quelle est sa durée de validité ?

L’attestation ne reste pas valable indéfiniment. Voici les points à connaître :

  • L’attestation est liée à la date de la demande : elle atteste de la situation fiscale au dernier jour du mois précédant la demande.

  • Cela signifie que l’attestation peut devenir « obsolète » si le temps passe, car la situation fiscale d’une entreprise peut évoluer (déclaration impayée, redressement, etc.).

  • Il n’existe pas de règle légale stricte fixant une durée maximale de validité, mais dans la pratique, beaucoup d’acheteurs ou donneurs d’ordre exigent que l’attestation ait été délivrée « récemment » — par exemple, dans le mois précédent.

  • Le BOFiP indique que l’attestation peut être demandée à tout moment et que l’appréciation de la situation fiscale est faite au moment le plus proche de la demande (dernier jour du mois précédent).

  • Certains marchés publics ou règlements de consultation peuvent fixer une exigence précise sur la validité (ex. « attestation datant de moins de 1 mois »). En cas de non-respect de cette exigence, la candidature peut être rejetée.

  • Donc, pour être sûr, dans beaucoup de cas il convient de renouveler la demande d’attestation chaque fois qu’elle est exigée dans un nouveau contrat ou contexte.

En résumé : non, ce n’est pas une attestation « annuelle et unique » universelle utilisable indéfiniment — on la renouvelle souvent selon les besoins contractuels.


En résumé

Pourquoi un organisme de formation (OF) peut exiger votre attestation de régularité fiscale
Lorsqu’un OF fait appel à un formateur indépendant en sous-traitance, il doit répondre à des obligations de vigilance vis-à--vis de ses sous-traitants, notamment pour s’assurer qu’ils sont en règle avec leurs obligations fiscales et sociales. L’attestation de régularité fiscale est un document officiel délivré par l’administration fiscale qui prouve que vous avez effectué vos obligations de déclaration et de paiement des impôts (TVA, impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés) à la date de la demande.

En la demandant, l’OF se protège : cela lui permet de vérifier que vous n’êtes pas en situation de non-conformité, ce qui pourrait l’amener à être mis en cause dans certains cas.

Qu’est-ce que cette attestation ?
C’est un document officiel attestant que, à la date de la demande, vous êtes en règle fiscalement. Elle indique que vous avez déclaré et payé les impôts et taxes dont vous êtes redevable.

Comment l’obtenir ?
Si vous êtes soumis à l’impôt sur les sociétés et à la TVA, vous pouvez la générer directement en ligne dans votre compte fiscal sur impots.gouv.fr. Sinon, vous devez formuler une demande via le formulaire n° 3666-SD (Cerfa 10640*) auprès de votre service des impôts compétent.

Faut-il la fournir chaque année ?
Non, la validité de l’attestation dépend de la date de délivrance — elle atteste de votre situation fiscale au dernier jour du mois précédent la demande. Il est donc conseillé de la renouveler selon les contrats ou exigences du donneur d’ordre.

En bref, fournir cette attestation est une pratique courante de transparence et de sécurité contractuelle dans les relations de sous-traitance, surtout dans les secteurs financés sur fonds publics ou dans les marchés ayant des exigences administratives strictes.

25sept. 2025

Décret sur les niveaux de prise en charge pour les formations en apprentissage

Le décret n° 2025-860 du 29 août 2025 concerne directement les Centres de Formation d'Apprentis et a été publié au JO du 30 août 2025.

Il fixe les niveaux de prise en charge (NPEC) pour les 391 certifications qui n'en disposaient pas encore. Cette mesure intervient à défaut de fixation par les branches professionnelles ou de prise en compte des recommandations de France Compétences.

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29juin 2025

Apprentissage : ce que changent les décrets du 27 juin 2025

Apprentissage : ce que changent les décrets du 27 juin 2025

Deux décrets parus au Journal officiel du 29 juin 2025 modifient sensiblement les règles de financement de l’apprentissage. Ils instaurent une participation financière obligatoire des employeurs et réduisent les niveaux de prise en charge pour certaines formations à distance.

Un reste à charge pour les employeurs de 750 € dès juillet 2025

Le décret n° 2025-585 introduit, à compter du 1er juillet 2025, une participation forfaitaire de 750 € à la charge des employeurs pour tout nouveau contrat d'apprentissage visant une formation de niveau bac +3 et au-delà.

Les modalités sont les suivantes :

  • Le montant est facturé par le CFA à l’employeur après la période d’essai, soit après 45 jours en entreprise.

  • Il est déduit du premier versement de l’OPCO au CFA.

  • En cas de rupture du contrat pendant la période d’essai, le montant est proratisé en fonction des jours effectués, avec un plafond fixé à 50 % du forfait.

  • Si un nouvel employeur embauche ensuite l’apprenti, un reste à charge réduit à 200 € lui sera appliqué.

De nouvelles contraintes pour les CFA

Le décret modifie également les règles de prise en charge côté CFA :

  • Le calcul passe d’une base mensuelle à une base journalière, entre la date de début et de fin du contrat (CERFA).

  • Le solde final de 10 % ne sera versé par l’OPCO que sur justificatifs, dans un délai de 4 mois après la fin du contrat, et sous réserve de fourniture :

    • d’une facture,

    • d’un certificat de réalisation,

    • et de la preuve de paiement par l’employeur du reste à charge.

Une minoration de 20 % du NPEC pour les formations à distance

Le décret n° 2025-586 introduit une minoration du NPEC (niveau de prise en charge) de 20 % pour les formations assurées à plus de 80 % à distance.

Des exceptions sont prévues :

  • Une liste de formations concernées doit être publiée par France Compétences, notamment lorsque tous les CFA proposent une version à distance.

  • Cette minoration ne peut abaisser le NPEC en dessous de 4 000 €.


Une réforme à visée budgétaire, mais à quel coût pour l’apprentissage ?

Alors que le nombre de contrats d’apprentissage a reculé en 2024, ces mesures visent à réduire les dépenses publiques dans un contexte budgétaire contraint. Mais elles risquent aussi de freiner le développement de l’apprentissage, en particulier dans le supérieur et pour les formations à distance.

À suivre dans les mois à venir.

 

26juin 2025

Niveaux de prise en charge des contrats d'apprentissage

Dans le cadre de l'uniformisation des coûts au contrat par formation, France Compétences publie régulièrement une actualisation de son référentiel des NPEC (Niveaux de prise en charge des contrats d'apprentissage).

Une nouvelle version vient d'être publiée au 12 juin 2025.

Comme toujours, un gros fichier à télécharger, dézippé pour trover parmi une multitude lignes celui (ou ceux) que l'on veut consulter avec son code RCNP.

Le lien : https://www.francecompetences.fr/referentiels-et-bases-de-donnees/

 

Sinon, il y a un outil magique développé par MGA Conseil et Formation : https://mgacf-recherche-npec.netlify.app/

 

Pour rappel, c'est le décret n° 2024-695 du 5 juillet 2024 qui a redéfini les niveaux de prise en charge (NPEC) : les centres de formation se doivent de s'y adapter.

09mai 2025

Faut-il nécessairement recruter un apprenti à l’issue de son contrat ?

Le contrat d’apprentissage permet chaque année à des milliers de jeunes de se former à un métier, tout en acquérant une première expérience professionnelle. Il s’agit d’un dispositif qui bénéficie à la fois à l’apprenti et à l’entreprise. Pour autant, certaines idées reçues circulent encore, notamment celle selon laquelle une entreprise qui ne recrute pas un apprenti en fin de contrat « abuse du système ». Voici quelques repères pour mieux comprendre les enjeux.

L’apprentissage : un contrat de formation et d’insertion

Le contrat d’apprentissage repose sur une double finalité :

  • permettre à un jeune de suivre une formation diplômante en alternance, sans frais de scolarité ;

  • lui offrir une première expérience professionnelle rémunérée et encadrée.

Pendant la durée du contrat, l’apprenti bénéficie d’un statut de salarié, d’une rémunération, ainsi que des droits sociaux liés au contrat de travail (assurance maladie, retraite, assurance chômage, CPF…). Il prépare un diplôme tout en découvrant les exigences et les réalités d’un métier.

Selon les données du ministère du Travail, l’apprentissage favorise une insertion professionnelle plus rapide et plus durable que la formation initiale seule.

L’engagement des entreprises, au-delà du recrutement final

Recruter un apprenti, c’est investir du temps et des moyens dans sa formation. Même lorsque l’entreprise ne propose pas de poste à l’issue du contrat, elle contribue activement à la montée en compétences d’un futur professionnel. C’est particulièrement vrai dans les métiers artisanaux ou les TPE, où l’alternance participe à la transmission des savoir-faire et à la pérennité des filières.

Certaines entreprises accueillent chaque année de nouveaux apprentis, sans forcément pouvoir les embaucher. Cela n’enlève rien à leur rôle éducatif ni à leur utilité dans le parcours des jeunes formés.

Des obligations légales à ne pas confondre avec des promesses d’embauche

Dans les entreprises de plus de 250 salariés, la loi impose un quota de 5 % d’alternants (contrats d’apprentissage ou de professionnalisation). Il ne s’agit pas d’un objectif de recrutement mais d’une obligation de contribuer à l’effort national de formation. Ce cadre réglementaire vise à favoriser l’accès des jeunes à la qualification, sans présager d’une embauche systématique à la fin du contrat.

Par ailleurs, tous les apprentis n’ont pas nécessairement vocation à rester dans l’entreprise formatrice. Certains souhaitent poursuivre leurs études, découvrir d’autres environnements professionnels, ou concrétiser d’autres projets.

Ce que dit la loi sur les obligations de l’entreprise

L’entreprise d’accueil a deux principales responsabilités :

  • permettre à l’apprenti de suivre l’intégralité de sa formation en centre de formation d’apprentis (CFA) ;

  • confier à l’apprenti des missions en lien direct avec le diplôme préparé.

Lorsqu’elle respecte ces deux conditions, elle remplit pleinement son rôle de formatrice, même en l’absence d’embauche à l’issue du contrat.


En résumé, l’apprentissage est avant tout un contrat de formation. L’entreprise qui accueille un apprenti joue un rôle clé dans son parcours, sans être tenue de proposer un CDI à la fin du contrat. Il est important de valoriser ces engagements, qui participent à l’insertion professionnelle des jeunes et à la transmission des compétences dans de nombreux secteurs.

01avr. 2025

Augmentation des charges salariales pour les apprentis

Annoncé par la loi de financement de la Sécurité sociale 2025, la baisse du plafond d’exonération de cotisations sur la rémunération des apprentis a été confirmée par le décret n° 2025-290 du 28 mars 2025

Tous les nouveaux contrats d’apprentissage conclus depuis le 1er mars 2025 auront un plafonnement des exonérations de cotisations sociales salariales à 50% du SMIC contre 79% auparavant.

Un coût de rabot à la rémunération nette des apprentis, estimée en fonction de l'âge de l'apprenti et du montant de sa rémunaration entre 11€ et 142€.

Cette confirmation est entrée en vigueur suite à la publication au Journal officiel du 30 mars. 

23févr. 2025

Ouverture de la campagne de recrutement en apprentissage 2025 !

Le décret sur les aides à l'apprentissage vient d'être publié le 23 février au JO.

Ici : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051235656


Quels changements pour cette aide exceptionnelle à l'embauche des apprentis ?

  • Une baisse de 1 000€.
  • Une validité de cette aide pour tous les contrats signés entre le 24 février 2025 et le 31 décembre 2025.
  • Une nouvelle condition suspensive a été rajoutée :  le duo apprenti / employeur ne doit pas avoir déjà bénéficié de l'aide au titre d'un précédent contrat pour la même formation.

En somme, elle s’adresse à toutes les entreprises et pour tous les niveaux de qualification, pour un montant de
➡️ 5 000€ pour les entreprises de moins de 250 salariés ;
➡️ 2 000€ pour les autres entreprises ;
➡️ 6 000€ quand l’apprenti est en situation de handicap.

Elle remplace l’aide unique valable uniquement pour les employeurs de moins de 250 salariés et pour les niveaux bac et infra-bac, actuellement en vigueur depuis le 1er janvier dernier.

 

02janv. 2025

Les modèles économiques des CFA

France Compétences a mandaté la cabinet Sauléa pour éaliser une étude sur les stratégies des acteurs de l'apprentissage depuis la réforme de 2018. Tour d'horizon des résultats de cette étude

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20déc. 2024

Une étude de France Compétences sur la hausse de l’apprentissage depuis 2018

L'expansion de l’apprentissage depuis 2018 : les points clés

Depuis la réforme de 2018, l’apprentissage en France a connu une croissance spectaculaire, portée par des changements structurels et financiers majeurs. Cette étude, publiée par France Compétences en octobre 2024, détaille les leviers de cette transformation, tout en identifiant des zones d’ombre et des défis persistants.

1. Une croissance marquée par différents facteurs

La réforme de 2018 a libéralisé le système d’apprentissage, auparavant piloté par les régions sous contrainte budgétaire.

  • Liberté de création : De nouveaux organismes de formation par apprentissage (OFA) ont vu le jour, diversifiant l’offre et augmentant la concurrence.

  • Aides financières : Des aides importantes ont été mises en place, notamment une aide exceptionnelle à l’embauche depuis la crise du Covid-19.

  • Extension des publics : L’âge limite pour accéder à l’apprentissage est passé à 30 ans, attirant de nouveaux profils.

Ces mesures ont entraîné une hausse de 150 % des contrats entre 2018 et 2022, une forte augmentation des entreprises utilisatrices (notamment les TPME) et une progression marquée de la part des filles dans les formations (+9 points entre 2017 et 2021).

2. L’impact des aides à l’embauche

En 2022, le financement global de l’apprentissage atteignait 18,2 milliards d’euros, partagé entre frais pédagogiques (44 %) et aides à l’embauche (43 %).

  • Effet positif : 56 % de l’augmentation des contrats est attribuée à ces aides. Les petites entreprises et les apprentis du supérieur en ont été les principaux bénéficiaires.

  • Limites : Malgré ce soutien, 79 % des entreprises n’ont pas recruté d’alternants en 2021, citant un manque de tâches adaptées ou une situation économique difficile. Peu mentionnent les coûts comme obstacle.

Certaines pratiques opportunistes émergent, avec des entreprises utilisant les alternants pour remplacer d’autres types de personnel.

3. La rentabilité et les stratégies des Organismes de formation en apprentissage (OFA)

Environ 60 % des OFA présentent un résultat excédentaire, mais 24 % sont déficitaires.

  • Optimisation des coûts : Les OFA cherchent à élargir leur public et à diversifier leurs activités (formation continue, professionnalisation) pour mieux répartir leurs charges fixes.

  • Augmentation des dépenses : Les tensions sur le recrutement des formateurs, l’évolution des profils d’apprentis et de nouvelles obligations réglementaires pèsent sur les coûts.

4. Des pédagogies de l’alternance inégales

Malgré les efforts pour rapprocher les enseignements académiques et les apprentissages en entreprise, de nombreuses failles subsistent.

  • Pratiques efficaces : Certains OFA proposent des espaces intermédiaires (ateliers, simulations, retours d’expérience) pour articuler théorie et pratique.

  • Suivi pédagogique : 50 % des entreprises n’ont que peu ou pas de contact avec leur OFA en dehors des débuts et fins de contrat.

  • Conséquences : Le taux de rupture des contrats reste élevé, atteignant 21 % en 2022, surtout dans le supérieur (+8 points depuis 2017).

Analyse critique de l’étude

Cette note d’étude fournit une analyse approfondie des impacts de la réforme de 2018. Toutefois, elle présente certaines limites :

  1. Données provisoires : De nombreux résultats restent préliminaires, notamment sur l’insertion professionnelle à long terme des apprentis.

  2. Focus sur les aspects positifs : L’accent est mis sur les succès quantitatifs, tandis que les critiques sur la qualité pédagogique ou les pratiques opportunistes des employeurs sont moins développées.

  3. Parti pris institutionnel : Émanant de France Compétences, une entité impliquée dans la régulation, l’étude pourrait manquer d’indépendance.

En conclusion, bien que la réforme ait permis une croissance indéniable de l’apprentissage, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour en améliorer la qualité, réduire les ruptures et assurer une insertion professionnelle durable pour tous les apprentis.

26nov. 2024

Recul des dates de versement des fonds destinés aux CFA

L'arrêté du 8 novembre 2024 (publié au JO du 26/11/24) modifie le calendrier de répartition du solde de la taxe d'apprentissage et les dates de versements aux CFA.

Concernant les dates de désignation des CFA béneficiaires par les employeurs, les 2 périodes au titre de 2024 ont été modifiées.
L'arrêté du 16 avril 2024 indiquait précédemment 2 créneaux de déclaration aux dates suivantes :
1° Du 27 mai au 2 août 2024 inclus ;
2° Du 12 août au 4 octobre 2024 inclus.

L'arrêté du 6 novembre a élargi la 2ème période :
2° Du 12 août au 25 octobre 2024 inclus.


Concernant les dates de versement des fonds constituant le solde de la taxe d'apprentissage évoquées dans l'article 3 de l'arrêté du 16 avril 2024 comme tel :
La Caisse des dépôts et consignations procède à trois versements aux dates suivantes :
1° A partir du 9 août 2024 pour les fonds répartis par les employeurs pendant la période mentionnée au 1° de l'article 1er ;
2° A partir du 11 octobre 2024 pour les fonds répartis par les employeurs pendant la période mentionnée au 2° de l'article 1er ;
3° A partir du 25 octobre 2024 pour les fonds affectés aux établissements bénéficiaires selon les modalités prévues à l'article R. 6241-28 du code du travail.

Les 2 dernières dates sont modifiées ainsi :
La Caisse des dépôts et consignations procède à trois versements aux dates suivantes :
2° A partir du 19 novembre 2024 pour les fonds répartis par les employeurs pendant la période mentionnée au 2° de l'article 1er ;
3° A partir du 27 novembre 2024 pour les fonds affectés aux établissements bénéficiaires selon les modalités prévues à l'article R. 6241-28 du code du travail.

Cet arrêté officialise les retards de paiement de la CDC à destination des CFA qui ont du s'adapter malgré eux à ces contraintes budgétaires. Il s'agit certainement d'un effet collatéral du déficit de l'ETAT qui peine à assurer ces engagements en cette fin d'année alors que le Budget 2025 n'est, en plus , toujours pas voté.

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